L’innovation en matière de soins, une des priorités de l’hôpital Jessa
Dans le cadre de « L’hôpital de jour de l’avenir », le Pr Jeroen Mebis souligne certaines initiatives à l’hôpital Jessa, à Hasselt, qui contribuent à mettre l’accent sur la qualité de vie du patient. Il a souligné l’importance d’une bonne équipe entourant le patient, où les infirmiers(ères) oncologiques ou « oncocoaches » jouent un rôle important. En outre, il a brièvement évoqué les résultats obtenus avec la photothérapie de faible intensité chez des patients atteints de tumeurs de la tête et du cou et traités par radiothérapie.
Comment accorder plus d’attention à la qualité de vie des patients en oncologie ?
« À l’hôpital Jessa, en plus du traitement de la tumeur, nous accordons une grande attention aux aspects psychologiques du diagnostic de cancer. Nous travaillons avec des psychologues et des assistants sociaux qui sont étroitement impliqués dans les soins au patient. Nous sommes donc toute une équipe autour des patients pour leur fournir les soins adéquats sur plusieurs fronts. De plus, nous avons l’intention de mettre en œuvre l’utilisation des PROMS (Patient Reported Outcome Measures [Mesures des résultats déclarés par les patients]) dans nos soins, en dehors du cadre d’un programme d’études, afin de pouvoir répondre plus rapidement et de manière plus ciblée aux plaintes du patient. »
Comment les infirmiers(ères) en oncologie peuvent-elles contribuer à mettre davantage l’accent sur la qualité de vie ?
« Les infirmiers(ères) en oncologie sont souvent le premier point de contact pour les patients hospitalisés et il est donc très important qu’elles écoutent attentivement les plaintes des patients. Elles doivent donc être bien informées des éventuels effets indésirables liés aux thérapies pour y relier les plaintes du patient. Elles peuvent ensuite, grâce à leur expérience, donner des conseils pratiques aux patients et signaler les effets secondaires à l’oncologue afin que des mesures soient prises en temps opportun. Nos patients évaluent les informations fournies à l'hôpital par les infirmiers(ères) en oncologie, les « oncocoaches », comme très bonnes. »
Quel est le rôle de l’oncologue du futur ?
« Le nombre de patients en oncologie ne fera qu’augmenter dans les années à venir, entre autres parce que nous avons de plus en plus d’options de traitement et que nous pouvons donc aider les patients plus longtemps. Le rôle de l’oncologue sera de plus en plus du coaching. Grâce à une meilleure information, la contribution du patient grandira et nous déterminerons la voie à suivre en concertation avec lui. Il est très important d’écouter attentivement les plaintes du patient et ses souhaits. C’est ici que les PROMS pourront apporter une contribution importante.
Pouvez-vous indiquer brièvement l’impact de la photothérapie de faible intensité sur la qualité de vie des patients ?
« La question principale dans notre recherche est de savoir si la photothérapie de faible intensité (LLLT, lowlevellichttherapie) peut prévenir ou réduire la radiodermite chez les patients irradiés en favorisant une guérison plus rapide des tissus affectés. La radiodermite est une réaction inflammatoire prurigineuse et/ou douloureuse, avec un impact négatif sur la qualité de vie du patient. Il a été démontré que la LLLT prévient l’aggravation des réactions cutanées après une radiothérapie chez les patientes atteintes d’un cancer du sein. C’est également le cas pour les patients avec des tumeurs de la tête et du cou irradiées, qui peuvent être confrontés à une inflammation de la peau et de l’œsophage. Les patients traités par LLLT ont moins de problèmes d’inflammation et ils peuvent également achever plus facilement la radiothérapie. En outre, il apparaît que la qualité de vie est améliorée chez les patients traités par LLLT. »
Outre une meilleure qualité de vie pour le patient, la LLLT peut contribuer à réduire le nombre d’interruptions de la radiothérapie en raison de la survenue d’une dermatite, ce qui augmente l’efficacité du traitement. Un bénéfice double donc.